Groupe Scouts et Guides de France de Vincennes (Groupe Jacques Deschamps)

Les camps d'été

Camp des Robinsons

        Pour le premier camp de l'unité, cette année les Robinsons sont allées jusqu'au Havre pour rencontrer Christophe Colomb et son équipage de Joyeuses Acrobates, arrivant quelques jours avant nous de Compiègne.

        Alexandra, Alice et Christelle, accompagnée de leur cheftaine Amélie, Camille, Claire et Marie ont ainsi découvert la vie de camp, comment réaliser des installations, dormir sous la tente, mettre la table et préparer à manger... mais aussi la vie en équipe, les jeux qui ont rythmés ces quelques jours sans oublier les rires !

        Ces 5 jours passés ensemble ne sont pas prêts d'être oubliés et c'est avec plaisir que toute la petite équipe s'apprête à repartir pour de nouvelles aventures sur l'île des quatre éléments !

 

Projet compagnons/JEM en Algérie

            Après quelques péripéties d’organisation, notre équipe acheta à deux mois du départ les billets de train et de bateau pour rejoindre Oran, en Algérie. Deux objectifs avaient guidé notre choix : un projet de type social, et un pays francophone. En partant d’Austerlitz, le 3 août 2006, nous ne savions guère précisément ce qui nous attendait, tant sur le plan des activités sur place, du lieu de logement, que des personnes qui nous accueilleraient.

            Trente-six heures plus tard nous voilà sur le bateau (Alicante-Oran) vêtu de nos intrigantes chemises vertes. Durant le trajet il ne se passait pas une minute sans qu’un Algérien revenant au bled ne nous adresse la parole et s’extasie devant le projet que nous allions accomplir. L’hospitalité algérienne et l’ouverture de cette population commença réellement sur ce bateau. 

            Arrivés à Oran, nous fûmes accueillis par tous les responsables SMA (Scouts Musulmans Algérien) de la Wilaya d’Oran. Durant tout le mois, deux d’entre eux, Ibrahim et Nasser, nous accompagneront partout. Leur aide aura toujours été d’une grande utilité, et au fur à mesure notre coopération devenait amitié. Pour le logement, après quelques jours de flottements, ce fût une ancienne école que les SMA réaménageaient en centre de réinsertion pour les jeunes prisonniers.

             Rapidement nous entrâmes dans le vif du sujet : les animations. Au rythme d’un jour sur deux nous proposions des animations à des jeunes de 4 à 14 ans : enfants de quartiers populaires (ghettos), colonie de vacances pour enfants défavorisés, hôpital pédiatrique, centre pour orphelins, et de nombreux enfants pour qui le scoutisme constitue la seule animation qu’ils puissent s’offrir. Là-bas ni chemises, et quelques rares foulards. Le scoutisme rassemble 200 000 jeunes, dont la majorité ne peuvent fournir la contribution annuelle de 2 euros.

            La langue de communication entre les enfants et nous : le jeu ! Mais aussi le sourire, le rire, parfois le mime. Les adultes parlent encore le français, souvenir d’une autre époque, mais pas les jeunes. Ces animations nous ont changé. « Changé » comme une rencontre peut changer une vie, la bouleverser. Il faudrait mille anecdotes et six cent visages pour réellement « témoigner » de ce que nous avons vécu.

             Preuve de l’hospitalité algérienne, nous étions invités pour un à deux voire trois repas par jour, souvent par des personnes qui n’avaient qu’entendu parler de nous, mais tenaient à nous rencontrer pour nous exprimer leur bonheur de savoir que des français venaient rencontrer des algériens. Les bisbilles politiques et les rancœurs historiques sont loin, très loin de nous. Plat national : le couscous ! Selon un bilan approximatif : quarante en trente jours, et que nous avons tous fini. Les portes furent grandes ouvertes pendant un mois, elles dégageaient une odeur à la fois paisible et sincère.

            Aux portes des privés, celles ouvertes des journalistes et des officielles nous accueillaient également. Visites de journaux, interviews oraux et écrits, réception dans les mairies et la wilaya (préfecture), articles de journaux quotidiens, et même conférence de presse le dernier jour ! Nous ne prîmes conscience de l’importance qu’accordaient les algériens à notre présence que progressivement, et jamais totalement. A dire vrai, nous fûmes parfois gênés…

            Pour le reste, les détails, les anecdotes, les éléments du quotidien, il est très difficile de retranscrire cela dans un récapitulatif de camp. Il faudrait à cet égard plusieurs pages, un échange oral, des photos et des sons. Mais le mieux reste de le vivre. Et comme de nombreux compagnons avant nous, nous pouvons dire qu’on ne parvient jamais vraiment à expliquer et à raconter dans sa vraie profondeur l’expérience du grand projet. 

            C’est plein de nostalgies et de moments qui auront bouleversés nos préjugés et nos façons de pensée occidentales que nous rentrâmes à Paris, après un train raté et quelques heures de transition à Alicante entre Oran et Paris.
                                 Mars 2007, Manolo, pour l’équipe Compagnon 3ème temps de Vincennes

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