Album du Groupe Scouts et Guides de France de Notre-Dame de Vincennes (Groupe Jacques Deschamps)

Témoignages

Retour

Les témoignages présents dans ce chapitre sont rangés dans un ordre absolument arbitraire. Prenez votre temps pour les lire et les méditer.

Xavier Vogler[1]     10 août 1965- 4 août 1997

Xavier, ordonné en juin 1996 a été nommé prêtre à Notre-Dame de Vincennes en septembre 1966. Une de ses missions était d’être aumônier des Scouts et Guides de France. Nous avons eu la chance d’accompagner avec lui le Groupe Jacques Deschamps le temps d’une année scolaire.

 Son écoute, son intelligence, sa discrétion et son humour plurent tout de suite aux chefs et à nous-mêmes.

En février 1997, le thème du temps spirituel du week-end de maîtrises fut l’engagement. Voici ce que nous dit Xavier ce jour-là sur le sujet en trois points :

1.Dieu, notre Père

Les prêtres sont témoins que nous sommes des enfants bien aimés du Père. Pour moi, cela est radical, c’est ce qui me fait vivre. Cet engagement est le sens de ma vie. Un engagement est tout autant difficile pour vous que pour moi. En ce moment, j’apprends mon engagement : qu’est-ce qu’accompagner ?

2. Le prêtre est célibataire

J’ai choisi cette situation. Quand on choisi quelque chose, on ne renonce à rien. Le célibat permet une ouverture sur la Prière et sur la Parole. C’est un Autre qui agit. Pour être prêtre, il faut croire au prêtre avec ses limites humaines. Ce n’est pas moi qui donne, c’est Dieu qui donne ce qu’il nous demande.

3. La légèreté

La vie est quelque chose de léger. Dieu nous a créé par jubilation. La vie a une part de légèreté : pourquoi se laisser impressionner par l’avenir ? Ne pas se prendre trop au sérieux, mais prendre les choses au sérieux. La prière, c’est quelque chose d’essentiel.

Xavier aimait le vélo. Tous les lundis (son jour de congé), il parcourait 80 à 100 km. En juillet, à la chapelle, nous parlions avec lui avant les départs pour les camps. Il nous a dit : « Après avoir fait le tour des camps, je vais chez mes parents dans les Vosges. Là, je ferai beaucoup de vélo, je me défoncerai jusqu’à en mourir ! ».

Il en est mort le 4 août dans l’après-midi.

Le deuil fut difficile pour tous…mais la vie est légère, n’est-ce pas Xavier ?

Elisabeth et Jean Gaeremynck


Prise en charge du Groupe

En 1991, après 5 ans de « service », Brigitte et François Germain trouvent des successeurs ; un changement intervient dans la direction du scoutisme à Vincennes : Deux couples se partagent désormais cette responsabilité : Rozenn et François Bussac pour les Scouts, Catherine et Gérard Huet pour les Guides. Cette solution qui permettait d’alléger une charge devenue lourde, aurait pu cependant présenter un inconvénient : une trop grande séparation entre scouts et guides au sein du Groupe Jacques Deschamps d’autant qu’à cette époque, au niveau national, la tendance n’était pas aux effusions. Au contraire, à Vincennes, Scouts et Guides, animés du même désir d’unité, vont vivre ensemble de grandes aventures : Fêtes de Groupe, week-ends de maîtrises, week-ends de Groupe rassemblant jeunes et parents. Finalement est née entre ces responsables qui ne se connaissaient absolument pas, une grande amitié. Comment en effet, ne pas se sentir profondément solidaires de ceux qui, comme tous les jeunes, courbatus après une nuit sous la tente, soufflent sur les mêmes braises pour rallumer le feu du petit déjeuner !

Une veillée orageuse

Juillet 1994. Le camp jeannettes s’achève dans un petit village de Bourgogne. Hélène, Isabelle, Laurent et David sont contents, tout s’est bien passé, les filles sont heureuses. Elles ont progressé pendant ce séjour et, ce soir, la veillée traditionnelle accueille les responsables de Secteur en visite. Mais au cours de la soirée, le ciel s’assombrit, de gros nuages se lèvent et on entend gronder le tonnerre. Inquiets, les chefs abrègent la veillée et tout le monde va se coucher. Précaution inutile : en cinq minutes l’orage éclate, le vent violent et les trombes d’eau font s’écrouler les tentes et 25 fillettes se retrouvent trempées, pieds nus, en pyjama et affolées. Heureusement, la maîtrise a de l’expérience et ne se laisse pas déborder par la situation. L’agriculteur qui prêtait son champ ouvre sa maison, sort toutes les serviettes et ses couvertures et convertit son salon en dortoir.

Les jeannettes sont amenées une par une. David entreprend, avec une pince à épiler, d’enlever les épines des pieds, puis les fillettes passent à l’atelier déshabillage et séchage avant de se coucher. Plus de larmes, mais une ambiance chaleureuse, des rires et des chants qui transforment le cauchemar annoncé en très bon souvenir.

Catherine et Gérard Huet


Quelques souvenirs

          Je suis entré aux Louveteaux, Meute 1ère Vincennes du Groupe Foch, le 7 octobre 1956, il y a près de 45 ans. Le Scoutisme, comme beaucoup d'entre nous, m'a profondément marqué et son influence sur ma vie d'enfant, d'adolescent puis d'homme a été forte et indélébile. Je voudrais évoquer.. dans ces quelques lignes, des souvenirs et des figures qui ont contribué à cette empreinte.

           En tout premier lieu !e Père Maurice Cordier : sa grande taille et sa voix de stentor, aidée quand il le fallait par une " totoche " qu'il portait en permanence autour du cou sur sa grande soutane noire lui permettaient de faire vivre en bonne harmonie plus de 200 garçons (louveteaux, éclaireurs, cœurs vaillants, adhérents de la S+ Jean sports,...) dans la cour de la rue Mirabeau. Sa rudesse cachait en fait une grande tendresse, marque de tous ces responsables de " patro ".

          Je n'ai pas connu directement Jacques Deschamps, mais je garde très présent dans ma mémoire ce jour où notre Groupe a changé de nom, où nous avons cousu une bande verte sur le bord de notre foulard jaune et où notre cheftaine nous a expliqué le sens de tout cela. Résonnèrent alors en moi les paroles de la Promesse : " sur mon Honneur, avec la Grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux Dieu, l'Eglise et la Patrie ". Ces mots nous les avions dits, lui les avait vécus.

         Je pense ensuite à Marc Bedou, avec qui j'ai été louveteau puis éclaireur, pionnier et enfin chef louveteau : nous avons partagé toutes nos découvertes au long de réunions, de camps, de raids ; beaucoup de joies et également des peines ; j'ai vraiment vécu avec lui l'amitié scoute. Quand il nous a quittés, un jour de 1973. sur une route de Seine et Marne, j'ai pleuré. Il allait avoir 25 ans.

        L'amitié, c'est aussi ce camp en Allemagne, à l'été 1965, avec des Scouts allemands. Pour nos parents, la guerre n'était pas encore très éloignée, des blessures restaient ouvertes. Pour nous c'était la découverte, sans aucune arrière pensée, de cette grande fraternité qui dépasse les frontières. Le Scoutisme, c'est encore le respect des engagements pris et le service des autres. C'est la raison pour laquelle, même juste après les événements de 1968. il n'était pas question d'annuler le camp louveteau que j'encadrais avec trois autres chefs. Il eut lieu, en juillet, à Saint Léger de Rotes, près de Blois, et je me souviens même que le thème en était la Chevalerie.

         Comment ne pas évoquer enfin Brigitte et François, responsables du Groupe, avec qui nous avons, pendant 6 ans, travaillé à l'animation des parents, tant il est vrai qu'un mouvement comme le nôtre ne peut se concevoir que comme une composante de l'éducation des jeunes dans laquelle la famille tient le premier rôle.

        Les images les plus récentes me viennent d'Afrique (Sénégal et Mauritanie), où nous avons passé trois semaines à l'été 1998 avec toute l'équipe départementale des Guides de France et où nous avons ressenti combien les principes et l'élan donnés par Baden-Powell et par ses successeurs avaient traversé le temps et l'espace et restaient, plus que jamais, une proposition moderne pour tous les jeunes de bonne volonté.

                      Gilles ROSSIGNOL


Pour Noël 1994, les compagnons/JEM, accompagnés de quelques chefs d'unités avaient animé la messe de Noël dans une prison . Cela avait été un instant très émouvant pour tous. On trouvera ci-après la carte de remerciements du père Lombard qui avait permis cette célébration ainsi qu'un poème écrit par un prisonnier qui lui aussi, comme d'autres, avait vécu intensément ce moment.

En 2004, soit 10 ans après l'animation de cette messe de Noël, François-Xavier Raffenne qui avait vécu cette célébration en tant que compagnon, découvrait, sur le premier CD-ROM réalisé sur le groupe de Vincennes, le poème écrit par le prisonnier et envoyait par internet à l'auteur de ce CD-ROM sa réaction :



En 1995, c'est du Niger que les compagnons/JEM donnent de leurs nouvelles aux ANIREL (*)
(lettre d'Aurélie Thépaut)

(*) ANIREL : Animateur du Relai Compagnon/JEM : Les ANIREL sont en général un couple qui accompagne les compagnons
et les conseille au cours de la préparation de leur projet.


Lettre des compagnons à leur ANIREL  à leur arrivée à Niamey


Témoignage de Claudette Nicolas qui était guides à Vincennes pendant la seconde guerre mondiale
et qui avait fait sa promesse le 6 décembre 1942.
On découvre que les noms de totem étaient très utilisés parmi des guides ...
(on pourra voir sur l'année 1942/1943 la demande de carte d'aspirante de Claudette Nicolas)

On pourra lire encore le souvenir de Geneviève Peyre qui a vécu ce camp de l'île d'Yeu qui a eu lieu en 1946/1947

Suite