Témoignages
Les témoignages présents dans ce chapitre sont rangés dans un ordre absolument arbitraire. Prenez votre temps pour les lire et les méditer.
Son écoute, son intelligence, sa discrétion et son humour plurent tout de suite aux chefs et à nous-mêmes.
En février 1997, le thème du temps spirituel du week-end de maîtrises fut lengagement. Voici ce que nous dit Xavier ce jour-là sur le sujet en trois points :
1.Dieu, notre
Père
Les prêtres sont témoins que
nous sommes des enfants bien aimés du Père. Pour moi, cela
est radical, cest ce qui me fait vivre. Cet engagement est le sens
de ma vie. Un engagement est tout autant difficile pour vous que pour moi.
En ce moment, japprends mon engagement : quest-ce
quaccompagner ?
2. Le prêtre est
célibataire
Jai choisi cette situation. Quand on choisi quelque chose, on ne renonce à rien. Le célibat permet une ouverture sur la Prière et sur la Parole. Cest un Autre qui agit. Pour être prêtre, il faut croire au prêtre avec ses limites humaines. Ce nest pas moi qui donne, cest Dieu qui donne ce quil nous demande.
3. La légèreté
La vie est quelque chose de léger.
Dieu nous a créé par jubilation. La vie a une part de
légèreté : pourquoi se laisser impressionner par
lavenir ? Ne pas se prendre trop au sérieux, mais prendre
les choses au sérieux. La prière, cest quelque chose
dessentiel.
Xavier aimait le vélo. Tous les lundis (son jour de congé), il parcourait 80 à 100 km. En juillet, à la chapelle, nous parlions avec lui avant les départs pour les camps. Il nous a dit : « Après avoir fait le tour des camps, je vais chez mes parents dans les Vosges. Là, je ferai beaucoup de vélo, je me défoncerai jusquà en mourir ! ».
Il en est mort le 4 août dans laprès-midi.
Le deuil fut difficile pour tous
mais
la vie est légère, nest-ce pas Xavier ?
Les jeannettes sont amenées une par
une. David entreprend, avec une pince à épiler, denlever
les épines des pieds, puis les fillettes passent à latelier
déshabillage et séchage avant de se coucher. Plus de larmes,
mais une ambiance chaleureuse, des rires et des chants qui transforment le
cauchemar annoncé en très bon souvenir.
Quelques souvenirs
En tout premier lieu !e Père Maurice Cordier : sa grande taille et sa voix de stentor, aidée quand il le fallait par une " totoche " qu'il portait en permanence autour du cou sur sa grande soutane noire lui permettaient de faire vivre en bonne harmonie plus de 200 garçons (louveteaux, éclaireurs, curs vaillants, adhérents de la S+ Jean sports,...) dans la cour de la rue Mirabeau. Sa rudesse cachait en fait une grande tendresse, marque de tous ces responsables de " patro ".
Je n'ai pas connu directement Jacques Deschamps, mais je garde très présent dans ma mémoire ce jour où notre Groupe a changé de nom, où nous avons cousu une bande verte sur le bord de notre foulard jaune et où notre cheftaine nous a expliqué le sens de tout cela. Résonnèrent alors en moi les paroles de la Promesse : " sur mon Honneur, avec la Grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux Dieu, l'Eglise et la Patrie ". Ces mots nous les avions dits, lui les avait vécus.
Je pense ensuite à Marc Bedou, avec qui j'ai été louveteau puis éclaireur, pionnier et enfin chef louveteau : nous avons partagé toutes nos découvertes au long de réunions, de camps, de raids ; beaucoup de joies et également des peines ; j'ai vraiment vécu avec lui l'amitié scoute. Quand il nous a quittés, un jour de 1973. sur une route de Seine et Marne, j'ai pleuré. Il allait avoir 25 ans.
L'amitié, c'est aussi ce camp en Allemagne, à l'été 1965, avec des Scouts allemands. Pour nos parents, la guerre n'était pas encore très éloignée, des blessures restaient ouvertes. Pour nous c'était la découverte, sans aucune arrière pensée, de cette grande fraternité qui dépasse les frontières. Le Scoutisme, c'est encore le respect des engagements pris et le service des autres. C'est la raison pour laquelle, même juste après les événements de 1968. il n'était pas question d'annuler le camp louveteau que j'encadrais avec trois autres chefs. Il eut lieu, en juillet, à Saint Léger de Rotes, près de Blois, et je me souviens même que le thème en était la Chevalerie.
Comment ne pas évoquer enfin Brigitte et François, responsables du Groupe, avec qui nous avons, pendant 6 ans, travaillé à l'animation des parents, tant il est vrai qu'un mouvement comme le nôtre ne peut se concevoir que comme une composante de l'éducation des jeunes dans laquelle la famille tient le premier rôle.
Les images les plus récentes me viennent d'Afrique
(Sénégal et Mauritanie), où nous avons passé
trois semaines à l'été 1998 avec toute l'équipe
départementale des Guides de France et où nous avons ressenti
combien les principes et l'élan donnés par Baden-Powell et
par ses successeurs avaient traversé le temps et l'espace et restaient,
plus que jamais, une proposition moderne pour tous les jeunes de bonne
volonté.
Pour Noël 1994, les compagnons/JEM, accompagnés de quelques chefs d'unités avaient animé la messe de Noël dans une prison . Cela avait été un instant très émouvant pour tous. On trouvera ci-après la carte de remerciements du père Lombard qui avait permis cette célébration ainsi qu'un poème écrit par un prisonnier qui lui aussi, comme d'autres, avait vécu intensément ce moment.
En 2004, soit 10 ans après l'animation de cette messe de Noël, François-Xavier Raffenne qui avait vécu cette célébration en tant que compagnon, découvrait, sur le premier CD-ROM réalisé sur le groupe de Vincennes, le poème écrit par le prisonnier et envoyait par internet à l'auteur de ce CD-ROM sa réaction :
En 1995, c'est du Niger que les compagnons/JEM
donnent de leurs nouvelles aux ANIREL (*)
(lettre d'Aurélie
Thépaut)
(*) ANIREL : Animateur du Relai Compagnon/JEM : Les ANIREL sont
en général un couple qui accompagne les compagnons
et les conseille au cours de la préparation de leur projet.
Lettre des compagnons à leur
ANIREL à leur arrivée
à Niamey
Témoignage de Claudette Nicolas qui était guides
à Vincennes pendant la seconde guerre mondiale
et qui avait fait sa promesse le 6 décembre 1942.
On découvre que les noms de totem étaient très
utilisés parmi des guides ...
(on pourra voir sur l'année
1942/1943 la demande de carte
d'aspirante de Claudette Nicolas)
On pourra lire encore le souvenir de Geneviève Peyre qui a vécu ce camp de l'île d'Yeu qui a eu lieu en 1946/1947